La guerre du Vietnam: Impérialisme et crimes de guerres

Publié le 20 Septembre 2015

C'est le genre de documentaire qui doit être vu de tous! ...

... non pour une simple question de culture générale, ou pour les émotions dures qu'il procure, mais bien car ce que l'on y voit éclaire puissamment notre présent, travaille nos convictions, et doit servir à l'émancipation humaine.

Ce documentaire saisissant (beaucoup ne pourront s’empêcher d'enrager et de voir leurs yeux se rougir sous la pression des larmes) retrace tout l'historique de la guerre du Vietnam depuis la libération face au colonialisme Français, jusqu'à la victoire finale des communistes.

On y découvre ce qui est une des marques des impérialismes capitalistes, c'est à dire cette aptitude à trahir, à tromper, à manipuler et à falsifier. Ils n'en ont bien sûr pas le monopole, mais l'échelle des dégâts est ici démesurée.

Il en est ainsi par exemple des accords d'Evian de 1954 qui, suite à la bataille de DIEN BIEN PHU, reconnaissaient la victoire des vietnamiens conduits par Hô Chi Minh (1890-1969). Ces accords prévoyaient la partition temporaire du pays et l'organisation d'un vote en 1956 pour sa réunification qui était assurée. Sitôt signés, sitôt dénoncés ! Et c'est un "gouvernement fantoche d'affairistes", à la botte des américains, que la France du socialiste P.MENDES-FRANCE mettra en place dès 1954. Ce gouvernement tiendra le pays d'une main de fer, multipliant les scandales et faisant capoter les accords de paix au début des années 1970.

Hô Chi Minh (1890-1969)

Hô Chi Minh (1890-1969)

C'est également l'entrée en guerre totale des USA, fondée sur un mensonge de plus, celui de l'attaque inventée de toute pièce d'un de ses destroyers en août 1964. En fait, les USA sont déjà sur place et mènent déjà des bombardements sur la piste Ho-Chi-Minh qui passe par le Laos. Des plans sont prêts depuis longtemps pour empêcher coûte que coûte l’expansion du communisme selon ce qu'ils appellent la "théorie des dominos" (chaque pays qui "tombe" fait tomber le suivant et le Communisme progresse de par le monde). Le général MacNamara en est l'un des machiavéliques stratèges.

On y découvre aussi comment les jeunes américains, dès leur plus jeune âge, sont embrigadés dans l'anticommunisme (génération du Maccarthisme) et transformés dans les camps d'entraînement en machines à tuer, eux qui pourtant pensent être comme ils le disent du coté des "gentils", avant de finir par se rendre compte, parfois sur place, parfois à leur retour au pays, qu'ils ont été dès le début LES "monstres". Cela conduit à expliquer partiellement qu'il y ait eu plus de GI's morts par suicide à leur retour, que de GI's morts au combat !

Pour le reste de l'horreur, les images et le commentaire n'en diront que trop: Napalm, "Search & Destroy", "free-fire-zone", agent orange, massacres gratuits, ...

Trahison, tromperie, manipulations médiatiques, guerre "psychologique" et manipulations de masses: l'enjeu est aussi celui des cerveaux. Il faut sauver le capitalisme de l’extension des idées et pratiques communistes à tout prix, et le compteur tourne avec pour unité de compte les $, les bombes* et les vies humaines. Celles de plus de 500.000 à 1.000.000 de victimes (chiffrage semblant plus exact) pour les seules victimes de la guerre coloniale française de 1946 à 1954, mais pire encore celles entre 1965 et 1975 donnent entre 3.000.000 et 4.000.000 de victimes nord et sud confondu.

Les USA perdront cette guerre sur bien des aspects, mais gagneront involontairement un combat important sur le plan idéologique. En effet, cette guerre suscitera d'importantes manifestations de masse, et un retournement des opinions publiques, non contre le Capitalisme, mais contre la guerre et l’État. Le pacifisme, lutte indispensable qui honore les citoyens qui se sont engagés pour elle, deviendra pourtant le sauveur du capitalisme, car dorénavant on se battra pour la paix, l'individu et la consommation, et plus pour le renversement d'un système d'exploitation qui déshumanise l'homme. C'est ce que démontrera Michel CLOUSCARD dans son analyse DES mai-68 français (celui des ouvriers n'est pas du tout celui des étudiants pour ne citer qu'une des divisions de cet événement) dont l'une des origines est la contestation de la guerre du VietNam.

Le documentaire pointe également la question de la presse de guerre qui évoluera beaucoup suite à ce conflit, car dorénavant l'armée américaine contrôlera et encadrera soigneusement le compte rendu journalistique de toutes ses opérations. Les derniers "vrais" journalistes de guerre (comme l'est par exemple aujourd'hui Pierre BARBANCEY) sont aujourd'hui des exceptions noyées, dans un flots ininterrompu d'informations, d'images et de désinformations.


Des images dures, mais indispensables pour rompre les fables "à la Disney" sur les "gentils USA" et les "méchants communistes" ici décrits non comme des moujiks, mais comme des "fantômes en pyjama noir..." (terme issu de déclarations de responsables américains).

*Il tombera sur le seul Vietnam plus de 2 fois plus de bombes que durant l'ensemble de la 2nd guerre mondiale, tous fronts et tous camps confondus!

On pourra compléter ce visionnage par celui de ce documentaire sur les tractations secrètes de paix, menées en France. L'on y découvrira les coulisses de ces négociations, mais surtout le double-jeu des États-Unis, et le double-langage de leur représentant pour ces négociations: M. Kissinger.

Rédigé par Jérémie OZOG

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